Des jardins privés ouverts au profit de la FONDATION CHARLES NICOLLE

Les CHU de Caen et Rouen sont les seuls établissements publics en Normandie à pratiquer le séquençage du COVID 19. Des équipes cherchent quotidiennement à identifier les variants du COVID 19 afin de mieux combattre le virus. Exemple au CHU de Rouen (Seine-Maritime).


C’est un petit boitier à peine plus gros qu’une clé USB qui permet de séquencer le virus du Covid-19 et donc de repérer les variants. Le service de virologie du CHU de Rouen s’est doté de cet appareil en 2020 grâce au collectif de jardiniers « Les mains vertes du cœur ». La recette des visites de jardins privés a permis de remettre 26000 euros à la fondation Charles Nicolle pour financer cet équipement qui coûte 38000 euros.

Ce petit boitier va permettre d’obtenir le séquençage de tests PCR positifs au Covid 19. • © France Télévision/Bruno Belamri

Dès réception, une équipe de dizaine de personnes s’est mise au travail pour séquencer au maximum les résultats de tests positifs au COVID 19.

Alice Moisan, pharmacienne-biologiste en virologie au CHU de Rouen fait partie de cette équipe. Elle a répondu aux questions de Sylvie Callier.

Qu’est-ce que le séquençage des virus ?

Alice Moisan : « C’est la détermination de la séquence du génome viral. C’est la carte d’identité du virus. C’est comme si on lisait un livre. Chaque page a des mots, des lettres et on va aller déterminer chacune des lettres de la séquence du virus pour ensuite identifier le variant. Voir s’il y a des mutations d’intérêts. »

Le génome est la carte d’identité d’un virus. • © France Télévision/Bruno Belamri

Quels sont les prélèvements qui arrivent en séquençage ?

« Nous sommes dans un laboratoire hospitalier donc on priorise le sequençage des patients hospitalisés » explique Alice Moisan, pharmacienne-biologiste en virologie au CHU de Rouen. « Ce sont potentiellement des patients qui ont des symptômes plus lourds. On a besoin de savoir si la souche en cause pourrait être en lien avec ces symptômes plus lourds. On a la chance d’avoir, adossée au CHU de Rouen, une plateforme de dépistage haut débit avec des prélèvements de population générale. Pour ne pas méconnaître de situation épidémiologique, on séquence aussi ceux-là pour essayer d’avoir une cartographie en temps réel de ce qui circule en Normandie. »

Tous les jours, l’équipe du laboratoire de l’hôpital de Rouen analyse les résultats des malades du Covid hospitalisés. • © France Télévision/Bruno Belamri

Comment le séquençage peut aider les médecins qui soignent les personnes atteintes du Covid 19 ?

Alice Moisan, pharmacienne-biologiste en virologie au CHU de Rouen : « en fonction du variant déterminé et des profils de mutation, certains patients seront éligibles à du thérapeutique : par exemple des anticorps monoclonaux. On sait que certains des anticorps monoclonaux sont efficaces sur le variant Delta mais pas sur le variant Omicron. »

Quelle est la tendance des variants en Normandie à la mi-janvier 2022 ?

« On suit l’épidémiologie nationale » rappelle Alice Moisan, « le variant Omicron a pris le dessus très rapidement donc on est majoritairement Omicron (80%) même si le Delta résiste pas mal car nous avons encore des souches de Delta (20%) que l’on séquence en ce moment. »

« C’est l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) qui repère les mutations du Covid 19 à travers le monde et qui en informe la population scientifique de tous les pays. A réception d’un test positif jusqu’à l’interprétation des résultats, il faut compter  1 jour et demi de travail aux laborantins pour obtenir avec certitude le variant concerné. »

Autres reportages

France Bleu Normandie : Covid-19 : au CHU de Rouen, on peut séquencer le virus grâce à des jardiniers (20-09-2021)
76actu : Le CHU de Rouen va acquérir du matériel technologique pour mieux détecter la Covid-19. Une partie sera financée par l’action du collectif des Mains vertes du cœur (8-06-2021)

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